Coucou tout le monde !
Il y a 6 ans de cela, c'était un mardi aussi, j'étais enceinte de 29 semaines et 1 jour (donc 6 mois, 1 semaine et 1 jour), j'étais entrée à la maternité en urgence du jeudi, suite à des problème de tension, et des maux d'estomac, qui n'étaient autres que des contractions (je l'ai su plus tard)...
Ce mardi, donc, la journée avait bien commencée. J'étais en forme par rapport aux autres jours, et très contente de mes résultats sanguins de la veille, qui étaient très bon à côté des derniers jours. De ce fait, une fois les prises de sang quotidiennes faites, et pour la première fois depuis mon arrivée, j'avais eu droit à un petit déjeuner. J'étais bien contente ! J'avais une faim de loup !!!...
Je n'avais (malheureusement) pas le droit de quitter le lit, mais j'avais envie de bouger, et de broder un max... A 11h30, l'obstétricien qui s'occupait de moi, est passé me dire qu'il était content de mes résultats sanguins de la veille, et que si je me maintenais comme ça, j'arriverai à aller au plus près du terme. Imaginez ma joie d'entendre cela, alors que quelques jours plus tôt (un peu moins d'un mois avant), il m'avait été dit que le but premier n'était pas de sauver la vie du petit bout dans mon ventre, mais de me sauver la vie...
Ce midi-là, j'ai même eu droit à un repas plus copieux que les autres jours, j'ai eu droit au repas normal !...
Mon plateau du midi à peine débarrassé, nouvelle visite de l'obstétricien, l'air grave... Pas content du tout, même. J'ai pas le temps vraiment de comprendre ce qu'il m'arrive. J'ai juste retenu que mes résultats sanguins du matin sont catastrophiques, qu'il n'était plus possible d'attendre, j'entends un "... et si on ne le fait pas maintenant, vous ne passerez pas la nuit !...". Il sort de ma chambre, je suis encore sous le choc, et déjà les infirmières sont là, elle me font prendre un médicament parce que je n'étais pas à jeun pour l'anesthésie, et pendant ce temps, une autre infirmière me prépare pour le bloc... J'ai juste le temps de prendre le téléphone pour appeler Jérôme. Il est 13h30, heureusement pour moi, il est encore à la maison. A une minute près, je le manquais. Je lui annonce que je pars pour le bloc... J'ai pas le temps d'en dire plus, que l'infirmier vient me chercher.
De son côté, Jérôme appelle mes parents et les siens, il ne perd pas de temps, et me rejoint directement à la maternité... Il y a 30 minutes de route. Quand il arrive, Jules est là. Jérôme est arrivé quelques minutes à peine après la sortie de mon ventre de Jules. Jules va bien vu les circonstances. Il est de suit mis sous couveuse, avec tous les capteurs et autres bidules nécessaires. L'inquiétude des pédiatres se situe sur le plan pulmonaire. Normal, il n'est pas fini ! Il lui manque pas loin de 3 mois ! Mais il est en vie, c'est le principal. Deux jours après, il nous fera un pneumo-thorax et une jaunisse. Normal avec sa prématurité...
Et moi ? Ben, je suis conduite en salle de réveil... Ouaip ! J'ai rien vu, je faisais un gros dodo !!!... A mon réveil, Jérôme était à coté de moi. Il venait de me rejoindre, les yeux humides, et un sourire jusqu'aux oreilles. Il m'annonce que j'ai mis au monde une belle petite crevette de 1,100 kg ! (pas gros !). Et là, l'infirmier arrive et nous donne deux polaroïdes de Jules, juste après ses soins, avant qu'il ne rejoigne sa couveuse....
Non, je ne l'ai pas vu directement, ni même touché... Et il en a été 36h comme ça, avant que je ne finisse par craquer nerveusement... Jérôme faisait la navette entre la réa où était Jules, et les soins intensifs, où j'étais... Il filmait Jules pendant 1h, et venait me montrer le film...
Malgré la délivrance, mon état ne s'arrangeait pas. Ma tension restait trop élevée, malgré le traitement... Sans me concerter, et sans savoir que j'avais craqué de la nuit, Jérôme est allé voir mon médecin lui expliquant que si il voulait que j'aille mieux, la meilleure solution serait de me laisser voir mon fils !...
Bref, tout ça faisant, j'ai été conduite (dans mon lit, avec tout mes branchements de médicaments et de surveillance, je ne vous dis pas le déménagement que ça fait !) jusqu'à la couveuse de Jules (qui lui était encore moins transportable que moi !). Quand j'ai enfin pu le toucher pour la première fois, j'ai regardé l'heure, il était 14h20, soit exactement 48h après sa naissance ! Les 48 plus longues heures de ma vie !!!...
Une fois de retour dans ma chambre, ma tension a enfin baissé, et le lendemain, je quittais les soins intensifs. J'étais tellement heureuse de sortir de là, et de pouvoir, enfin, aller voir Jules comme je le voulais, que j'ai fait un malaise suite à une baisse de tension ! Le comble non !?!...
Et le dimanche, Jules est passé en soins intensifs. Le lundi, ce fut la première fois que je pouvais (enfin) le prendre dans mes bras. Et croyez-moi, dès que je pouvais, je le prenais ! J'ai adoré ces moments de peau-à-peau. Très bons pour le développement de l'enfant, mais aussi pour le morale de la maman !
Sur cette photo, Jules a 3 semaines environ...
A la suite de cela, Jules est resté à la maternité jusqu'au 24 novembre. Pas facile tous les jours. Parfois, on avait l'impression qu'il régressait, mais en fait, c'était des phases normales.
Aujourd'hui, tout ça n'est plus qu'un mauvais souvenir. Bien que maintenant, j'arrive à en plaisanter.
Et au fond de moi, il y a toujours un manque, deux même... Il me manque l'accouchement : je me suis endormie enceinte, et quand je me suis réveillée, on m'a dit "félicitations, tu es maman d'un petit garçon !...". Et surtout, il me manque les 48 premières heures de vie de mon fils !...
Bref !
Tout ça pour vous dire que
aujourd'hui, c'est l'anniversaire de Jules !
Il a 6 ans !
C'est maintenant un grand !!!...
Et voyez, il se porte à merveille !
Cette photo a été prise samedi, alors que nous étions à un mariage. Ca change de gabarit, hein ! Maintenant, il fait 20kg le bougre ! Mais 20kg de bonheur et d'amour !
Voilà ! Une histoire qui fini bien, heureusement...
Bonne journée à vous...